Le déshabillage de Clémentine

Initialement il s'agissait d'un poème lu par une voix masculine durant lequel les photos étaient diffusées.

Sa peau gorgée de soleil est à la fois fine et douce, lisse et rugueuse. Et bien qu'elle soit tendue, elle se plisse par endroit, je le sens sous mes doigts. Mais qu'importe, elle ne m'en paraît que plus vivante.

Serait-ce elle qui tremble sous mes doigts, ou ma main qui, par impatience, ne peut rester immobile?

Je la caresse, la câline, la cajole, l'étreins, la presse contre moi.

Elle me fait saliver mais ma raison me pousse à patienter. Mes yeux n'aspirent plus qu'à une idée : la voir se déshabiller.

Je la contemple, la fait danser entre mes mains. Lorsque je prends enfin l'initiative de lui ravir cette délicieuse robe orange afin d'en découvrir ses plus profonds secrets.

Une odeur m'envahit immédiatement. Douce, sucrée, légèrement acidulée.

Je pose ma bouche contre cette peau, impatient que je suis à la déguster. Mon nez collé à son épiderme, je la respire toute entière, je mémorise son parfum.

Sa robe est si fine! Elle colle à son corps pulpeux. Je ne sais quelle force me retient.

Lorsqu'enfin elle apparaît nue devant moi, je perçois parmi son arôme sucré et fruité, une touche amère qui me fait douter un instant.

Un instant seulement, car me voilà prêt à me délecter des plaisirs de sa chair. Elle s'épanouit devant mon regard plein de désir retenu.

Ma patience arrive à son terme. Je laisse enfin ma fervente empreinte sur sa peau. Le goût sucré du péché est désormais en moi.

Antinéa Legout, Le déshabillage de Clémentine

Décembre 2005 - Janvier 2006